JEAN-MARIE MASSOT CANARD TOUCYCOIS A TIRÉ SA RÉVÉRENCE POUR GAGNER LA TERRE PROMISE

19 octobre 2020

Le Toucycois Jean-Marie Massot, a quitté le monde de l’ovalie et l’autre, jeudi matin, à l’âge de 72 ans.
Il souffrait d’une sclérose en plaques depuis une vingtaine d’années et cela a été l’escalade régulièrement, entouré des membres de sa famille, son épouse Claudette institutrice à Toucy, de ses trois enfants Cédric, Damien et Anne-Laure, et de ses amis “canards et couderc”.

Jamais il n’a renoncé, jamais il ne s’est caché. Il est resté fidèle jusqu’au bout, à ses idées fondées sur l’éducation, la formation et les valeurs, bref au rugby, dans ce qu’il représente de force de vie ensemble et offre aux humains. On le voyait dans son fauleuil à Bouillot lorsque jouait ou entraînait son fils Cédric joueur de talent, éducateur, humble, hors pair.

Tout le monde vous le dira : Massot c’est un mec bien, chacun pouvant mettre des mots sur le bonhomme qui ne passait jamais inaperçu et ne laissait personne indifférent.

Malade, Jacques Malon un autre pilier de granit du rugby icaunais lui succéda à la tête du comité de l’Yonne de rugby.

C’est une figure forte des sillons de l’Yonne que n’aurait pas renié Thomas Jefferson le futur président américain qui traversa l’Yonne en train et décrivit les caractères du paysage qui défilait et la population réparties à mesure dans de petites parcelles dont il compris la pauvreté. C’est dans ces conditions et de cette condition de pauvreté qui génère bien des qualités d’authenticité et de vérités humaines, sur ce terreau-terroir que furent tracés bien des sillons qui incarnent la richesse cachée de l’Yonne, les vraies richesses. Grâce à des hommes et femmes moulés grandis à la trempe d’un Massot, un exemplaire parmi d’autres, fut-il unique.

Militant associatif, il a accompagné en toute discrétion mais de façon efficace à la fin des année 90, la naissance du festival théâtral de Toucy, aux côtés de Claude Ferron, référent théâtre en Puisaye, et d’une équipe de bénévoles qui souhaitaient diffuser du spectacle vivant sur ce territoire.

Jean-Marie Massot est un héraut, un homme, un guide, une référence, une souche profondément enfouie dans le terroir. Ici on ne triche pas car c’est inconcevable et impossible.

De Massot à Camille Chat, le toucycois-auxerrois talonneur talentueux de l’équipe de France, en pleine progression, il n’y a qu’un pas, le temps d’une passe audacieuse et conquérante toujours.

Christian Bouveau, autre pilier, aujourd’hui président du Stade Auxerrois tennis, a découvert le rugby avec lui en 1966 ou 1967.

Sous la houlette de Marcel Gervais le président (aussi directeur de l’agence de Crédit Agricole), il a participé au lancement du rugby en PUISAYE sous les couleurs des Canards TOUCYCOIS , avec ses deux frères Daniel et François, mais aussi un cousin Bernard Massot.
C’était un passionné.

À l’époque, cela bouillonnait en coeur de Puisaye où le terroir et les hommes ralliaient les afficionados pour des mi-temps de légende. Beaucoup s’en souviennent et s’en souviendront à divers titres. Par exemple le vigneron Jean-Marc Brocard y sua sang et eau lui l’enfant de Chaudenay en Côte d’Or et de Préhy en chablisien, il y laissa un genou gagné par l’enthousiasme. On ne dira pas les autres, ce n’est pas important.

Ce qui compte c’est que l’esprit et l’aventure se poursuivent. Jean-Marie Massot et les canards volent encore de leurs propres ailes.
Une ambition associée à une philosophie : « Au rugby, il y a toujours une place qui permet à chacun de briller. On ne laisse personne sur le bord de la route. » « Permettre à un gamin du fin fond de la Puisaye d’aller jusqu’au niveau national », résumait Jean-Marie Massot. Au fil des années, ils s’organisent, créent des structures, voient passer des enfants. Dont les leurs. « On a eu des internationaux, souligne Daniel Massot, encore entraîneur au club. Le dernier, c’est Camille Chat. »

À son épouse Claudette, à ses enfants, à la famille la petite et la grande, à l’ovalie icaunaise de Saint-Loup d’Ordon marquée par les frères Vergnaud où beaucoup débuta et finit avec Florian puis Julien Fritz autre international, à Sens, Chablis, Tonnerre, Avallon, Migennes et Abraham, Brugnot, Moraine, sans oublier le sud auxerrois ce grand sud du large du cht’imi Yves Vecten ; nous présentons nos condoléances émues et attristées.