LE PRIMEUR ET SES PECHES, DANGER !

6 juillet 2017

Jeune, pendant les vacances, j’avais trouvé un job d’été chez un marchand de fruits et légumes, avec le recul afférant à mon âge, je trouve que ce primeur était finalement bien peu consciencieux. L’étalage était fait avec des cageots de bois, tout le dessus des cageots étaient remplis des fruits du jour, mais dessous il glissait soigneusement une pêche échappée la veille, donc talée, voir tachée, qui doit être retirée de la vente. Le client ne se rendait pas compte alléché par les beaux fruits qu’il avait hâte de déguster, ce qui est tout à fait normal, sans discussion. Sauf, lorsqu’il trouvait au fond du sac le fruit talé. A cet instant, il n’avait de mots envers ce primeur, mais c’était trop tard, pas question de faire marche arrière, il ne lui reste que le noyau pour pleurer. Depuis cette expérience, je suis très vigilent, comme c’est possible, c’est moi-même qui remplit le sac papier, écolo je suis, dont on ne voit pas le contenu.

Je crois qu’au mois de septembre 2017, au cours d’une assemblée générale de la fédération, tous les clubs auront l’occasion de faire leur marché. Et si comme la majorité d’entre nous, je suis très favorable pour acheter et déguster toutes les pêches de notre nouveau primeur, je n’achèterai pas  celle qui resterait dissimulée au fond du sac, qui s’appellerait réforme territoriale. La disparition des comités de proximité, nos cent ans d’histoire propre à NOTRe comité, nos bénévoles, le patrimoine qui appartient à nos clubs et personne d’autres, la convivialité, la compétence, la disponibilité, cette disparition serait à court terme celle de nos valeurs, in fine de  NOTRe rugby. Sachant que la loi NOTRe, nous impose de manger tous les fruits d’une même grande région, au moins cinq différents par jour, nous le ferons avec appétit, pour le bien de tous, mais la loi n’interdit pas les vergers et jardins de chacun, transférés de génération en génération, où les fruits poussent sans être traités. Soit le fruit talé sera retiré du sac, et nous mangerons sans état d’âme tous les autres fruits, soit il nous faudra jeter tout le sac, si c’est la seule solution pour continuer à manger les meilleurs citrons à la mi-temps.

JF CONTANT.