Le référendum de la FFR vu par les clubs Francs-comtois – Article de l’est republicain

11 avril 2019

La Fédération française de rugby a lancé ce mardi matin un référendum dans l’optique de savoir si les clubs seraient favorables à la nomination d’un sélectionneur étranger à la tête du quinze de France.

Interview croisée avec plusieurs représentants du rugby franc-comtois.

 

Retrouvez l’article paru dans l’est républicain en cliquant sur ce lien : article 09.04.19 

 

L’instauration d’un sélectionneur étranger à la tête du XV de France, tel est le référendum lancé par la Fédération Française de Rugby. Bernard Laporte a envoyé le 29 mars dernier un mail aux quelque 1.800 clubs amateurs du pays. Chacun a une voix et doit s’exprimer avant jeudi 20h.

 

Que pensez-vous de la manière employée par la FFR, un référendum, pour consulter les clubs avant de désigner le sélectionneur du XV de France ?

 

Christophe Barraux (président de l’EMBAR) : Je pense que c’est un artifice. Les dirigeants de la Fédération française de Rugby devraient être capables de prendre des décisions. C’est selon moi une opération d’image.

Stéphane Halper (président du RC Vesoul) : C’est un choix purement personnel de Bernard Laporte. Il n’y a pas eu de bruit à ce sujet auparavant. C’est selon moi une décision qui aurait pu être prise avec tous les techniciens à Marcoussis.

Tom Paterson (entraîneur de l’Olympique de Besançon) : La première chose que je me dis, c’est : qui est le patron ? C’est n’importe quoi. On ne doit pas déléguer comme ça. En Angleterre, on ne se pose pas de question. Si on demande à chaque fois un vote pour faire quelque chose, on n’y arrivera jamais. Il faut prendre ses responsabilités.

Teddy Parisot (joueur du CA Pontarlier) : Je trouve que c’est très bien, ça n’a rien de scandaleux. Il est évident que les dirigeants restent les principaux responsables, mais globalement, la démarche est intéressante.

Jean-François Contant (président de la Ligue de Rugby Bourgogne-Franche-Comté) : À mon avis, la Fédération peut choisir elle-même le sélectionneur. C’est un sujet qui devrait être traité par le bureau de la fédération. Même s’il est évident que c’est quelque chose de démocratique. Je ne suis pas contre le fait qu’on consulte les clubs.

Joël Tomakpleconou (président du CS Lons) : La démarche est à mon goût originale, et c’est tant mieux. Étant donné les mauvais résultats du XV de France dernièrement, il était important de changer les choses. Malgré tout, il n’en demeure pas moins qu’il y a des gens plus habilitées à répondre que nous. Mais c’est une bonne chose car on permet à tout le monde de donner son avis.

Pensez-vous qu’un sélectionneur étranger à la tête du XV de France est une bonne chose ?

Christophe Barraux : Il y a suffisamment de techniciens capables de remplir cette fonction en France. La nationalité n’est pas un critère déterminant selon moi.

Stéphane Halper : Pour ma part, privilégier des entraîneurs français est important car ils sont à la hauteur. La mayonnaise ne prend pas car il y a un problème au niveau de la FFR.

Tom Paterson : En France, il y a de bons entraîneurs. Je pense qu’il faut leur laisser du temps. Après, il faut voir s’ils ont le niveau international… Choisir un sélectionneur étranger apparaît pour moi comme la dernière option.

Teddy Parisot : Pour représenter le XV de France, un sélectionneur français est la meilleure solution selon moi. D’ailleurs, le niveau des techniciens français est très bon. Mais je ne vois pas pourquoi ça poserait problème d’avoir un sélectionneur étranger si cela apporte une vraie plus-value.

Jean-François Contant : Je trouve que l’on a d’excellents entraîneurs en France. Ça serait intéressant de puiser dans ce vivier. Le but est de gagner la coupe du Monde en France en 2023, que l’entraîneur soit français ou étranger.

Joël Tomakpleconou : Il y a des techniciens français compétents et performants comme Pierre Mignoni. Mais on voit que partout dans le monde, on a essayé des sélectionneurs étrangers, et ça a marché. Aujourd’hui, il serait intéressant de tenter ça, d’avoir une autre vision que ce que l’on a vu jusqu’ici. Il serait temps d’arrêter de regarder notre nombril.

Propos recueillis par Pierre PARGNY